1. |
Ma maison
02:03
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Je m'invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits
Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil
Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et dans ce pays-là, j'ai bâti ma maison
Ma maison est un bois, mais c'est presque un jardin
Qui danse au crépuscule, autour d'un feu qui chante
Où les fleurs se mirent dans un lac sans tain
Et leurs images embaument aux brises frissonnantes
Aussi folle que l'aube, aussi belle que l'ombre
Dans cette maison-là, j'ai installé ma chambre
Ma chambre est une église où je suis, à la fois
Si je hante un instant, ce monument étrange
Et le prêtre et le Dieu, et le doute, à la fois
Et l'amour et la femme, et le démon et l'ange
Au ciel de mon église, brûle un soleil de nuit
Dans cette chambre-là, j'y ai couché mon lit
Mon lit est une arène où se mène un combat
Sans merci, sans repos, je repars, tu reviens
Une arène où l'on meurt aussi souvent que ça
Mais où l'on vit, pourtant, sans penser à demain
Où mes grandes fatigues chantent quand je m'endors
Je sais que, dans ce lit, j'ai ma vie, j'ai ma mort
Je m'invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits
Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil
Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et dans ce pays-là, j'ai bâti ta maison
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2. |
Maintenant
04:17
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Maintenant que tu connais mes rêves
Maintenant que tu connais mes peurs
Maintenant que tu me sais par coeur
Je ne sais plus quel vent se lève
Tu te demandes si parfois
Je te vois comme tu me vois
J’ai des jours entiers maladroits
Tu dis jadis et autrefois
Comme on dit après les voyages
Il reste toujours à connaître
De toi, de moi, d’elle, de lui
Il est toujours temps de renaître
Ouvre-moi tes fenêtres
Un visage est toujours un pays
Je t’ai racontée à des pierres
Qui n’en ont pas perdu un mot
Et qui gardent de ta lumière
Dedans leurs âmes d’animaux
Je t’ai racontée à des ormes
Qui ne causent qu’avec le vent
Ces visages de toi qui dorment
Je me les éveille souvent
Ta vie est ma maison prochaine
Que ta liberté soit ma chaîne
Je m’en vais vivre maintenant
Je m’en vais vivre maintenant
Maintenant que tu connais mes rêves
Maintenant que tu connais mes peurs
Maintenant que tu me sais par coeur
Je ne sais plus quel vent se lève
Tu te demandes si parfois
Je me vois comme tu te vois
Des jours entiers sont maladroits
Je dis jadis et autrefois
Comme on dit après les orages
Il reste toujours à connaître
De toi, de moi, d’elle, de lui
Il est toujours temps de renaître
Ouvre-moi tes fenêtres
Ton visage est encore un pays
Nous deviendrons pareils et mêmes
Sous de grands arbres devenus
Nos pareils. Un caillou que j’aime
Aura gardé le temps perdu
Nous nous tairons pleins de paroles
Et ce silence apprivoisé
Comme un oiseau, sur la corolle
De la nuit viendra se poser
La vie est ma saison nouvelle
Tes mains auront semé des ailes
Pour les oiseaux de maintenant
Pour mes oiseaux de maintenant
Maintenant que tu connais mes rêves
Maintenant que tu connais mes peurs
Maintenant que tu me sais par coeur
Je ne sais plus quel vent se lève
Tu me demandes si parfois
Je te vois comme tu me vois
J’ai des jours entiers maladroits
Je dis jadis et autrefois
Comme on dit après les voyages
Il reste toujours à connaître
De toi, de moi, d’elle, de lui
Il est toujours temps de renaître
Ouvre-moi tes fenêtres
Ton visage est toujours un pays
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3. |
J'entends, j'entends
03:11
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J’en ai tant vu qui s’en allèrent
Ils ne demandaient que du feu
Ils se contentaient de si peu
Ils avaient si peu de colère
J’entends leurs pas j’entends leurs voix
Qui disent des choses banales
Comme on en lit sur le journal
Comme on en dit le soir chez soi
Ce qu’on fait de vous hommes femmes
O pierre tendre tôt usée
Et vos apparences brisées
Vous regarder m’arrache l’âme
Les choses vont comme elles vont
De temps en temps la terre tremble
Le malheur au malheur ressemble
Il est profond profond profond
Vous voudriez au ciel bleu croire
Je le connais ce sentiment
J’y crois aussi moi par moments
Comme l’alouette au miroir
J’y crois parfois je vous l’avoue
A n’en pas croire mes oreilles
Ah je suis bien votre pareil
Ah je suis bien pareil à vous
A vous comme les grains de sable
Comme le sang toujours versé
Comme les doigts toujours blessés
Ah je suis bien votre semblable
J’aurais tant voulu vous aider
Vous qui semblez autres moi-même
Mais les mots qu’au vent noir je sème
Qui sait si vous les entendez
Tout se perd et rien ne vous touche
Ni mes paroles ni mes mains
Et vous passez votre chemin
Sans savoir que ce que dit ma bouche
Votre enfer est pourtant le mien
Nous vivons sous le même règne
Et lorsque vous saignez je saigne
Et je meurs dans vos mêmes liens
Quelle heure est-il quel temps fait-il
J’aurais tant aimé cependant
Gagner pour vous pour moi perdant
Avoir été peut-être utile
C’est un rêve modeste et fou
Il aurait mieux valu le taire
Vous me mettrez avec en terre
Comme une étoile au fond d’un trou
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4. |
Fatigué
04:12
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Jamais une statue ne sera assez grande
Pour dépasser la cime du moindre peuplier
Et les arbres ont le cœur infiniment plus tendre
Que celui des hommes qui les ont plantés
Pour toucher la sagesse qui ne viendra jamais
Je changerais la sève du premier olivier
Contre mon sang impur d'être civilisé
Responsable anonyme de tout le sang versé
Fatigué, fatigué
Fatigué du mensonge et de la vérité
Que je croyais si belle, que je voulais aimer
Et qui est si cruelle que je m'y suis brûlé
Fatigué, fatigué
Fatigué d'habiter sur la planète Terre
Sur ce brin de poussière, sur ce caillou minable
Sur cette fausse étoile perdue dans l'univers
Berceau de la bêtise et royaume du mal
Où la plus évoluée parmi les créatures
A inventé la haine, le racisme et la guerre
Et le pouvoir maudit qui corrompt les plus purs
Et amène le sage à cracher sur son frère
Fatigué, fatigué
Fatigué de parler, fatigué de me taire
Quand on blesse un enfant, quand on viole sa mère
Quand la moitié du monde en assassine un tiers
Fatigué, fatigué
Fatigué de ces hommes qui ont tué les indiens
Massacré les baleines et bâillonné la vie
Exterminé les loups, mis des colliers aux chiens
Qui ont même réussi à pourrir la pluie
La liste est bien trop longue de tout ce qui m'écœure
Depuis l'horreur banale du moindre fait divers
Il n'y a plus assez de place dans le cœur
Pour loger la révolte, le dégoût, la colère
Fatigué, fatigué
Fatigué d'espérer et fatigué de croire
À ces idées brandies comme des étendards
Et pour lesquelles tant d'hommes ont connu l'abattoir
Fatigué, fatigué
Je voudrais être un arbre, boire à l'eau des orages
Pour nourrir la terre, être ami des oiseaux
Et puis avoir la tête si haut dans les nuages
Pour qu'aucun homme ne puisse y planter un drapeau
Je voudrais être un arbre et plonger mes racines
Au cœur de cette terre que j'aime tellement
Et que ce putain d'Homme chaque jour assassine
Je voudrais le silence enfin et puis le vent
Fatigué, fatigué
Fatigué de haïr et fatigué d'aimer
Surtout ne plus rien dire, ne plus jamais crier
Fatigué des discours, des paroles sacrées
Fatigué, fatigué
Fatigué de sourire, fatigué de pleurer
Fatigué de chercher quelques traces d'amour
Dans l'océan de boue où sombre la pensée
Fatigué, fatigué
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5. |
La chanson de Jacky
02:55
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Même si un jour à Knokke-le-Zoute
Je deviens comme je le redoute
Chanteur pour femmes finissantes
Même si je leur chante "Mi corazón"
Avec la voix bandonéante
D'un Argentin de Carcassonne
Même si on m'appelle Antonio
Que je brûle mes derniers feux
En échange de quelques cadeaux
Madame, oh madame, je fais ce que je peux
Même si je me saoule à l'hydromel
Pour mieux parler de virilité
À des mémères décorées
Comme des arbres de Noël
Je sais que dans ma saoulographie
Chaque nuit pour des éléphants roses
J'rechanterai ma chanson morose
Celle du temps où je m'appelais Jacky
Être une heure, une heure seulement
Être une heure, une heure quelquefois
Être une heure, rien qu'une heure durant
Beau, beau, beau et con à la fois
Même si un jour à Macao
J'deviens gouverneur de tripot
Cerclé de femmes languissantes
Même si lassé d'être chanteur
J'y sois devenu maître chanteur
Et que ce soit les autres qui chantent
Même si on m'appelle le beau Serge
Que je vende des bateaux d'opium
Du whisky de Clermont-Ferrand
De vrais pédés, de fausses vierges
Que j'ai une banque à chaque doigt
Et un doigt dans chaque pays
Et que chaque pays soit à moi
Je sais quand même que chaque nuit
Tout seul au fond de ma fumerie
Pour un public de vieux chinois
J'rechanterai ma chanson à moi
Celle du temps où je m'appelais Jacky
Être une heure, une heure seulement
Être une heure, une heure quelquefois
Être une heure, rien qu'une heure durant
Beau, beau, beau et con à la fois
Même si un jour au paradis
Je deviens comme j'en serais surpris
Chanteur pour femmes à ailes blanches
Même si je leur chante alléluia
En regrettant le temps d'en bas
Où c'est pas tous les jours dimanche
Même si on m'appelle Dieu le Père
Celui qui est dans l'annuaire
Entre Dieulefit et Dieu vous garde
Même si je me laisse pousser la barbe
Même si toujours trop bonne pomme
Je me crève le cœur et le pur esprit
À vouloir consoler les hommes
Je sais quand même que chaque nuit
J'entendrai dans mon paradis
Les anges, les saints et Lucifer
Me chanter ma chanson d'naguère
Celle du temps où je m'appelais Jacky
Être une heure, une heure seulement
Être une heure, une heure quelquefois
Être une heure, rien qu'une heure durant
Beau, beau, beau et con à la fois
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6. |
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On rêvait de changer le monde
Est-ce le monde qui nous a changés?
L'espoir qu'on semait à la ronde
Aujourd'hui nous semble étranger
On défilait pas toujours sages
En entonnant Le Déserteur
Se peut-il qu'en prenant de l'âge
On déserte son propre cœur
On déserte son propre cœur
En échange de quelques roses
Offertes aux canons des fusils
On croyait que l'ordre des choses
Allait se mettre en fleurs aussi
On rêvait de changer la vie
Et de tout reprendre à zéro
Ça nous a donné la Bosnie
Et les amants de Sarajevo
Et les amants de Sarajevo
Qu'est-ce qu'on a fait de nos rêves?
Les rêves de nos vingt ans
Qu'est-ce qu'on a fait de nos rêves?
Même trop fous, même trop grands
Les rêves, les rêves
Les rêves de nos vingt ans
Les rêves, les rêves
Les rêves de nos vingt ans
On rêvait d'un peu d'équilibre
Entre les pauvres et les nantis
Mais désormais pour être libre
Il faut la cote de crédit
Désormais partout sur la terre
Bourgeois et prolétaires unis
N'ont plus qu'un hymne planétaire
L'internationale du Pepsi
L'internationale du Pepsi
Qu'est-ce qu'on a fait de nos rêves?
Les rêves de nos vingt ans
Qu'est-ce qu'on a fait de nos rêves?
Même trop fous, même trop grands
Les rêves, les rêves
Les rêves de nos vingt ans
Les rêves, les rêves
Les rêves de nos vingt ans
On rêvait aussi d'une terre
D'un pays qu'on croyait à nous
Mais y avait trop de propriétaires
Sorry, Thank you – excusez-nous
Sur IBM ou Macintosh
Ces choses-là n'ont que peu de poids
Alors c'est au plus fort la poche
Sauve qui peut et chacun pour soi
Sauve qui peut et chacun pour soi
Qu'est-ce qu'on a fait de nos rêves?
Les rêves de nos vingt ans
Qu'est-ce qu'on a fait de nos rêves?
Même trop fous, même trop grands
Les rêves, les rêves
Les rêves de nos vingt ans
Les rêves, les rêves
Les rêves de nos vingt ans
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7. |
Mommy
03:58
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Mommy, mommy, I love you dearly
Please tell me how in French my friends used to call me
Paule, Lise, Pierre, Jacques ou Louise
Groulx, Papineau, Gauthier
Fortin, Robichaud, Charbonneau
Mommy, mommy, what happened to my name
Oh mommy, mommy, how come it's not the same
Oh mommy, tell me why it's too late, too late
Much too late
Mommy, mommy, I love you dearly
Please tell me where we used to live in this country
Trois-Rivières, Saint-Paul, Grand-Mère
Saint-Marc, Berthier, Gaspé
Dolbeau, Tadoussac, Gatineau
Mommy, mommy, how come it's not the same
Oh mommy, mommy, there's so much in a name
Oh mommy, tell me why it's too late, too late
Much too late
Mommy, mommy, I love you dearly
Please do the song you sang when I was a baby
Fais dodo, Colas mon p'tit frère
Fais dodo, mon p'tit frère
Fais dodo, tu auras du lolo
Mommy, mommy, I remember the song
Oh mommy, mommy, something seems to be wrong
Oh mommy, tell me why it's too late, too late
Much too late
Mommy, mommy, I love you dearly
Please tell me once again that beautiful story
Un jour, ils partirent de France
Bâtir ici quelques villages, une ville, un pays
Mommy, mommy, how come we lost the game
Oh mommy, mommy, are you the ones to blame
Oh mommy, tell me why it's too late, too late
Much too late
Mommy, mommy
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8. |
L'aigle noir
04:42
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Mmmm, Mmmm
Un beau jour ou était-ce une nuit
Près d'un lac je m'étais endormie
Quand soudain, semblant crever le ciel
Et venant de nulle part
Surgit un aigle noir
Lentement, les ailes déployées
Lentement, je le vis tournoyer
Près de moi, dans un bruissement d'ailes
Comme tombé du ciel
L'oiseau vint se poser
Il avait les yeux couleur rubis
Et des plumes couleur de la nuit
À son front, brillant de mille feux
L'oiseau roi couronné
Portait un diamant bleu
De son bec, il a touché ma joue
Dans ma main, il a glissé son cou
C'est alors que je l'ai reconnu
Surgissant du passé
Il m'était revenu
Dis l'oiseau, oh dis, emmène-moi
Retournons au pays d'autrefois
Comme avant, dans mes rêves d'enfant
Pour cueillir en tremblant
Des étoiles, des étoiles
Comme avant, dans mes rêves d'enfant
Comme avant, sur un nuage blanc
Comme avant, allumer le soleil
Être faiseur de pluie
Et faire des merveilles
L'aigle noir dans un bruissement d'ailes
Prit son vol pour regagner le ciel
Mmmm, Mmmm
Un beau jour
Une nuit
Près d'un lac
Endormie
Quand soudain
Il venait de nulle part
Il surgit l'aigle noir
Un beau jour
Une nuit
Endormie
Chchch
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9. |
Petit bonhomme
02:59
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Le mari de Maryvonne
Était mon amant
Quelquefois je m'en étonne
Encore maintenant
Au début, tout feu tout braise
Il était gentil
Quand il se mettait à l'aise
Il refaisait le lit
Il me disait tu es belle
Après comme avant
Il descendait la poubelle
En repartant
La la la petit bonhomme
Comme on est bien élevé
C'était grâce à Maryvonne
Il me l'avait caché
La la la petit bonhomme
Comme on avait bien menti
Ma femme est une matrone
Il m'avait dit
Le mari de Maryvonne
Était mon amant
Mais il m'appela bobonne
Au bout de pas longtemps
Puis je rencontrai sa femme
Qui me dit: merci
Depuis qu'il vous a dans l'âme
Il ne vient plus ici
Il m'avait dit Maryvonne
Est un vrai boudin
Toujours elle me cramponne
Et ça me dit rien
La la la petit bonhomme
Comme on est mal élevé
Maryvonne est très mignonne
Il me l'avait caché
La la la petit bonhomme
Comme on avait bien menti
Ma maîtresse est une conne
Il lui avait dit
Le mari de Maryvonne
N'est plus mon amant
Comme il n'a trouvé personne
Il est chez sa maman
Maryvonne et moi on pense
Qu'on pourra bientôt
Se prendre un peu de vacances
Un peu de repos
Mais voilà que Maryvonne
M'apprend ce midi
Sa belle-mère lui téléphone
Elle vient aussi
La la la petit bonhomme
Ça commence à se gâter
Il la prenait pour sa bonne
Elle en a eu assez
La la la petit bonhomme
Comme on avait bien menti
Ma mère est une gorgone
Il avait dit
Le mari de Maryvonne
A pu se recaser
C'est Sophie qui lui redonne
Un peu de volupté
Au début tout feu tout braise
Il sera gentil
Quand il se mettra à l'aise
Il refera le lit
Il lui dira tu es belle
Après comme avant
Il descendra la poubelle
En repartant
La la la petit bonhomme
Mais ça ne va pas durer
Quand il lui dira bobonne
Elle va se tirer
Moi, sa mère et Maryvonne
On l'a bien dit à Sophie
On t'attend ma toute bonne
Dans le midi
Si longtemps ça recommence
On va se retrouver
Toute une colonie de vacances
On va bien s'amuser
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10. |
Les insomnies
02:41
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À voir tant de gens qui dorment et s'endorment à la nuit
Je finirai, c'est fatal, par pouvoir m'endormir aussi
À voir tant d'yeux qui se ferment, couchés dans leur lit
Je finirai par comprendre qu'il faut que je m'endorme aussi
J'en ai connu des grands, des beaux, des bien bâtis, des gentils
Qui venaient pour me bercer et combattre mes insomnies
Mais au matin, je les retrouvais, endormis dans mon lit
Pendant que je veillais seule, en combattant mes insomnies
À force de compter les moutons qui sautent dans mon lit
J'ai un immense troupeau qui se promène dans mes nuits
Qu'ils aillent brouter ailleurs, par exemple, dans vos prairies
Labourage et pâturage ne sont pas mes travaux de nuit
Sans compter les absents qui me reviennent dans mes nuits
J'ai quelquefois des vivants qui me donnent des insomnies
Et je gravis mon calvaire, sur les escaliers de la nuit
J'ai déjà connu l'enfer, connaîtrai-je le paradis?
Le paradis, ce serait, pour moi, de m'endormir la nuit
Mais je rêve que je rêve qu'on a tué mes insomnies
Et que, pâles, en robe blanche, on les a couchées dans un lit
À tant rêver que j'en rêve, les revoilà, mes insomnies
Je rôde comme les chats, je glisse comme les souris
Et Dieu, lui-même, ne sait pas ce que je peux faire de mes nuits
Mourir ou s'endormir, ce n'est pas du tout la même chose
Pourtant, c'est pareillement se coucher les paupières closes
Une longue nuit, où je les avais tous deux confondus
Peu s'en fallut, au matin, que je ne me réveille plus
Mais au ciel de mon lit, y avait les pompiers de Paris
Au pied de mon lit, les adjudants de la gendarmerie
Ô Messieurs dites-moi, ce que vous faites là, je vous prie
Madame, nous sommes là pour veiller sur vos insomnies
En un cortège chagrin, viennent mes parents, mes amis
Gravement, au nom du Père, du Fils et puis du Saint-Esprit
Si après l'heure, c'est plus l'heure, avant, ce ne l'est pas non plus
Ce n'est pas l'heure en tout cas, mais grand merci d'être venus
Je les vois déjà rire de leurs fines plaisanteries
Ceux qui prétendent connaître un remède à mes insomnies
Un médecin pour mes nuits, j'y avais pensé, moi aussi
C'est contre lui que je couche mes plus belles insomnies
À voir tant de gens qui dorment et s'endorment à la nuit
J'aurais fini, c'est fatal, par pouvoir m'endormir aussi
Mais si s'endormir c'est mourir, ah laissez-moi mes insomnies
J'aime mieux vivre en enfer que dormir en paradis
Si s'endormir c'est mourir, ah laissez-moi mes insomnies
J'aime mieux vivre en enfer que de mourir en paradis
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11. |
Il est quatre heures
03:42
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Il est quatre heures
Le jour est gris
Je n'ai pas pris le temps de vivre, et c'est la nuit
Un train qui pleure
Va loin d'ici
Les gens s'en vont voir si le rêve est dans leur lit
Et c'est la guerre
Loin de chez nous
Comme un grand jeu de qui perd gagne à tous les coups
On croit la faire
Avec des sous
Mais dans le corps des gens, très loin, ça fait des trous
La vie est à pied
La mort se dépêche
Le sel, les oeufs, le lait, les pêches
Qu'est-ce que j'ai encore oublié?
Qu'est-ce que j'ai encore oublié?
La peau se brise
Sous le métal
On le voit bien, d'un soir à l'autre, et c'est banal
Et ceux qui disent
Que c'est normal
Quand c'est trop laid, c'est qu'on n'est pas au bon canal
Le jeune à Jacques
S'en va demain
La Jeanne a dit: Tu pars, mon coeur est dans tes mains
Reviens à Pâques
À la Toussaint
Je suis ta femme et toi mon homme, on n'y peut rien
La vie est à pied
La mort à la hâte
Le pain, le vin, la poudre à pâte
Qu'est-ce que j'ai encore oublié?
Qu'est-ce que j'ai encore oublié?
Ça fait des heures
Qu'il est parti
I' prend un verre, i' prend son temps, chez des amis
Et toi tu pleures
Mon beau Jean-Louis
C'est mon devoir, j'ai rien compris, j'ai pas fini
Déjà neuf heures
Le jour a fui
Et je n'ai pas même eu le temps de faire un lit
Le coeur se leurre
D'un peu de bruit
Qu'il soit midi, minuit, le monde est dans la nuit
La vie est à pied
La mort est à l'heure
Du sel, de l'ail, un doigt de beurre
Qu'est-ce que j'ai encore oublié?
Qu'est-ce que j'ai encore
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12. |
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Je t'écris ces quelques lignes
Sur du papier quadrillé
Ça te rappellera l'école
Et les années folles
Moi c'est le seul papier que j'ai
Ça fait déjà deux semaines
On m'a laissé le droit de sortir
Comme j'suis pas tellement fort sur le téléphone
(ben) j'ai préféré t'écrire
J'te raconte pas tout ce qu'on m'a fait
Ni tout ce qu'on m'a fait dire
Ni tout ce qu'on m'a dit
Pour me faire croire qu'on voulait me guérir
J't'écris pas pour me plaindre
J'avais juste le goût de parler
C'est encore troublant pour moi d'être revenu dans le quartier
Cinq ans sans recevoir de nouvelles
Faut dire que j'en ai pas donné
Y'a des mélodrames qu'on est aussi bien de ne jamais publier
Le soleil me fait tout drôle
Les rues sont belles
Ça sent le printemps
On pourrait peut-être se voir un peu
Peut-être que t'as pas le temps
Tu peux dire à tout le monde
Que Don Quichotte est revenu
Avec son cheval de porcelaine
Et une armure qui ne tient plus
Les romances impossibles
Qui traînent le soir au coin des rues
Comme les moulins et les géants
Ne lui font pas plus peur qu'avant
Quand on passe le temps que j'ai passé
À vivre en attendant
Entre les quatre murs et le lit trop dur
Offerts par le gouvernement
On écrit aux larmes sur les draps blancs
D'incroyables comédies
Pour tous les acteurs drôles qui apprennent leurs rôles
Dans les coulisses de l'ennui
Pour tous les fous qui ont peur de l'amour
Comme des sirènes dans la nuit
Pour toutes les fées des étoiles
Toutes les robes de bal de toutes les reines
De tous les carnavals
Pour tous les imbéciles qui chassent la baleine
Sur d'immenses bateaux
Mais qui ne voient jamais le poisson d'avril
Qui leur pend dans le dos
Tu peux dire à tout le monde
Que Don Quichotte est revenu
Avec son cheval de porcelaine
Et une armure qui ne tient plus
Les romances impossibles
Qui traînent le soir au coin des rues
Comme les moulins et les géants
Ne lui font pas plus peur qu'avant
Comme tu vois
On peut pas vraiment dire que quelque chose a changé
Mais je reviens debout
C'est déjà beaucoup
Et c'est déjà le mois de mai
J'aimerais juste trouver la place
Que tout le monde finit par se trouver
Et si t'as le goût de me voir
J'te raconterai de belles histoires de chevaliers
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13. |
Alfonsina y el mar
04:46
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Por la blanda arena que lame el mar
Su pequeña huella no vuelve más
Un sendero solo de pena y silencio llegó
Hasta el agua profunda
Un sendero solo de penas mudas llegó
Hasta la espuma
Sabe Dios qué angustia te acompañó
Qué dolores viejos calló tu voz
Para recostarte arrullada en el canto de las
caracolas marinas
La canción que canta en el fondo oscuro del mar
La caracola
Te vas Alfonsina con tu soledad
¿Qué poemas nuevos fuiste a buscar?
Una voz antigua de viento y de sal
Te requiebra el alma y la está llevando
Y te vas hacia allá como en sueños
Dormida, Alfonsina, vestida de mar
Cinco sirenitas te llevarán
Por caminos de algas y de coral
Y fosforescentes caballos marinos harán
Una ronda a tu lado
Y los habitantes del agua van a jugar
Pronto a tu lado
Bájame la lámpara un poco más
Déjame que duerma nodriza, en paz
Y si llama él no le digas que estoy
Dile que Alfonsina no vuelve
Y si llama él no le digas nunca que estoy
Di que me he ido
Te vas Alfonsina con tu soledad
¿Qué poemas nuevos fuiste a buscar?
Una voz antigua de viento y de sal
Te requiebra el alma y la está llevando
Y te vas hacia allá como en sueños
Dormida, Alfonsina, vestida de mar
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14. |
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J’habite le village de L’Ascension
C’est tout p’tit il fait frette et pis on trouve ça dur
Et si tu passes aux alentours quand sombre le jour
Regarde les toits se couvrir de dorures
C’est à ces heures des couchers que je sortais rôder
Chantant laï la la laï laï la la laï
Les enfants des grands dieux faut qu’ils y aillent
Je m’appelle Loretta mais je préfère Lottie
J’atteindrai sous peu ma treizième année
Et si t’as croisé par les chemins une paire d’yeux plus verts qu’les miens
Tu ne les as sûrement pas croisés par ici
J’ai la chevelure blonde, j’ la démêle à journée longue
Laï la la laï laï la la laï
Maman dit qu’un jour faut tous qu’on s’ taille
Connais-tu la malédiction de L’Ascension
Ce dernier Noël le p’tit gars de Bill Belley i’ est pas rentré
L’ont trouvé difficile au fond d’ la crique du Premier-Mille
D’ la gravelle plein ses poches la calotte crânienne défoncée
Mais c’est qu’il fallait entendre les chercheurs chialer
Laï la la laï laï la la laï
Même le flot d’ Bill Belley fallût qu’y aille
Et puis le professeur O’Reilly de la polyvalente
A décloué son fox-terrier médaillé de sa porte d’entrée
Le lendemain à l’école a ramené la carcasse molle
Et à ses pompes funèbres nous avons dû assister
Pendant l’éloge pour Biko les larmes rigolaient
La la laï laï la la laï
Même les bêtes innocentes faut qu’y aillent
L’Ascension en a subi le traumatisme
Bientôt nos citoyens les plus discrets se firent commères
Prochaine affaire qu’on sût la tête à l’ouvrier Manu
Fut repêchée au fond de la fontaine chez monsieur le maire
Un coup du sort du genre ça tire un p’tit village de son mutisme
Laï la la laï laï la la laï
Tous les enfants du Bon Dieu faut qu’y aillent
Cruel et tragique la vieille Colgate paralytique
Fut poignardée mais il lui manqua quelques trous
L’inspecteur prit ses derniers mots avant qu’on la passe au frigo :
« Mon assassin s’appelle Loretta, elle habite en face de chez nous »
Sans même de mandat, vingt policiers déboulent
Laï la la laï laï la la laï
Maman me bégayait : « Un jour faut tous qu’on s’ taille »
Oui c’est moi Lottie la malédiction de L’Ascension
J’ai glacé d’horreur le cœur de vos chaumières
On ne vante plus le vert de mes yeux pas plus qu’le jaune de mes cheveux
Nos villageois pensent que ce serait plutôt le contraire
Quand ma gueule s’entrouvre en d’ssous d’ la broue qui la recouvre
Laï la la laï laï la la laï
Tôt ou tard chacun de nous faut qu’on y aille
J’étais pas plus grande qu’un charançon qu’on m’appelait Malédiction
Au-dessus du lit dans lequel on me confinait
On me dit dingue à damner des saints mais que ces temps-ci je vais bien
Ouais ben fuck you ces temps-ci je suis un monstre et je l’admets
Veux-tu vraiment que je prouve jusqu’à quel point je dis vrai ?
La la laï Laï la la laï
Nous ignorons tout du moment quand faudra qu’on y aille
J’avoue j’ai trépané l’ p’tit Bailey, poignardé la vieille Colgate
Et décapité l’ouvrier avec une scie circulaire dans ‘a shed
Mais le chien Biko ça c’était pas moi ça devait être l’équipe de hockey
Ou un psychopathe mescaline de la polyvalente brain dead
Mais si cela vous chante veuillez l’ajouter au détail
La la laï laï la la laï
Qui que soit le tueur un jour il faudra ben qu’y aille
Y en a eu plusieurs et des meilleurs tous nos frères et toutes nos sœurs
Présumés morts de manières accidentelles
Les noyés passés dans un trou dans la glace du lac Tahoo
Imaginez-vous trouver l’affiche « DANGER » au dégel ?
N’attendez plus le printemps venez pelleter le sous-sol de ma cour
La la laï laï la la laï
Au printemps faudra qu’on les taille
Et l’incendie de quatre-vingt-huit qui en deux jours et trois nuittes
Ne laissa de nombreux quartiers que les ruines
Les agents d’immeuble et d’assurances en faillite
À cause d’une fillette et de cinq gallons de gazoline
Quand le vent se leva du nord comme les flammes se mirent à rugir
La la laï laï la la laï
Qu’on soit riches ou ruinés faudra qu’on y aille
J’ai revendiqué mes méfaits dès le premier matin du procès
J’étais crampée tout le trajet quand ils m’ont traînée
À l’institut psychiatrique en fourgon grillagé pratique
J’ trouve ça tough mais moins pire qu’un pénitencier
La place est pas si pire on songe même à m’y établir
La la laï laï la la laï
Tous les enfants des grands dieux faudraient qu’y aillent
J’y suis entourée de médecins des tests à portée de leurs mains
Je les sais mandatés par les super-puissances
Ils m’ demandent si le remord me noue je leur réponds toujours beaucoup
J’aurais pu accomplir bien plus si on m’en avait laissé la chance
Mais bourrée de Rorshach et de Prozac tout va mieux
Dans le meilleur des mondes
La la laï laï la la laï
Les enfants des grands dieux faut qu’ils y aillent
La la laï laï la la laï
Je remercie maman d’être née sous la bonne étoile
La la laï laï la la laï
Tout va pour le mieux malgré les chaînes qui m’entaillent
La la laï laï la la laï
Viendra le jour où faudra que je m’en aille
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15. |
Perlimpinpin
05:22
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Pour qui, combien, quand et pourquoi, contre qui, comment, contre quoi
C'en est assez de vos violences
D'où venez-vous, où allez-vous, qui êtes-vous, qui priez-vous
Je vous prie de faire silence
Pour qui, comment, quand et pourquoi, s'il faut absolument qu'on soit
Contre quelqu'un ou quelque chose
Je suis pour le soleil couchant, en haut des collines désertes
Je suis pour les forêts profondes
Car un enfant qui pleure qu'il soit de n'importe où est un enfant qui pleure
Car un enfant qui meurt au bout de vos fusils est un enfant qui meurt
Que c'est abominable d'avoir à choisir entre deux innocences
Que c'est abominable d'avoir pour ennemis, les rires de l'enfance
Pour qui, comment, quand et combien, contre qui, comment, quand et combien
À en perdre le goût de vivre
Le goût de l'eau, le goût du pain et celui du Perlimpinpin dans le square des Batignolles
Et pour rien, pour presque rien pour être avec vous et c'est bien
Et pour une rose entr'ouverte
Et pour une respiration, et pour un souffle d'abandon, et pour ce jardin qui frissonne
Ne rien avoir, mais passionnément, ne rien se dire éperdument, Mais tout donner avec ivresse
Et riche de dépossession, n'avoir que sa vérité, posséder toutes les richesses
Ne pas parler de poésie, ne pas parler de poésie, en écrasant les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence au fond d'une cour au murs gris, où l'aube n'a jamais sa chance
Contre qui, comment, contre quoi, pour qui, comment, quand et pourquoi
Pour retrouver le goût de vivre
Le goût de l'eau, le goût du pain et celui du Perlimpinpin dans le square des Batignolles
Contre personne et contre rien, mais pour toutes les fleurs ouvertes
Et pour une respiration et pour un souffle d'abandon et pour ce jardin qui frissonne
Et pour vivre passionnément, et ne se battre seulement qu'avec les feux de la tendresse
Et, riche de dépossession, n'avoir que sa vérité, posséder toutes les richesses
Ne plus parler de poésie, ne plus parler de poésie mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence, au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance
Vivre, vivre passionnément, et ne se battre seulement qu'avec les feux de la tendresse
Et, riche de dépossession, n'avoir que sa vérité, posséder toutes les richesses
Et rien que la tendresse pour toute richesse
Et donner, donner avec ivresse
Vivre vivre avec ivresse
Vivre vivre avec tendresse
Et rien que la tendresse pour toute richesse
Et donner, donner avec ivresse
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Paule-Andrée Cassidy Quebec, Québec
Récipiendaire de plusieurs prix prestigieux, la chanteuse de Québec Paule-Andrée Cassidy interprète des textes de haute volée depuis plus de 25 ans. Elle multiplies les tournées à l’étranger et compte sept albums salués par la critique. Elle prépare actuellement sur son 8e album. ... more
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